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Affichage des articles du mars, 2019

Visite de la cabane Marret

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L’île des Pétrels, où se situe la base Dumont d'Urville, possède deux sites classés aux monuments historiques : la croix André Prudhomme, déjà présentée lors de l'article consacré aux 60 ans de sa disparition ( lien ) et la cabane Marret, du nom du chef de la troisième expédition hivernant en Terre Adélie, la première sur l'île des Pétrels. Depuis la fin du très neigeux hiver 2012, cet endroit est interdit d'accès par sécurité, le poids des congères ayant fait rompre des solives, menaçant l'édifice. Néanmoins, une visite exceptionnelle était proposée par le DISTA depuis quelques semaines, un jour de beau temps et de congé des personnels techniques. Ces conditions étaient parfaitement réunies samedi 23 mars après-midi : temps ensoleillé, vent faible, inférieur à 5 noeuds, et température de -6°C. Nous étions une quinzaine d'hivernants pour la visite de cette cabane située à proximité du dortoir été. La cabane Marret en 2019 L'intérieur (enneigé e

La débâcle de la Saint Patrick

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Dans cet article, il ne s'agit pas de relater les conséquences fâcheuses d'une éventuelle commémoration trop arrosée de la fête nationale irlandaise, mais bien de la débâcle totale de l'épaisse banquise pluriannuelle qui recouvrait jusqu'alors l'île des Pétrels. Autrement dit, nous sommes désormais sur une vraie île ! Les lecteurs attentifs se diront: "c'est bien pourtant ce qu'il disait depuis le début, non ?" La base de DDU est bien située sur une île d'un point de vue géographique, le socle rocheux de l'île des Pétrels étant séparé du continent au niveau du glacier de l'Astrolabe par un chenal. Cependant, celui-ci, était embâclé depuis plusieurs années par une épaisse banquise. Ainsi, en étant pas entourés d'eau à 360°, nous n'étions vraiment sur une île ! C'est désormais le cas depuis hier matin. Panorama (bricolé!) du sommet de l'île le 17 au matin, en direction du nord et de l'est. Le chenal Petersen,

Home of the blizzard

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Ai-je déjà mentionné que le temps passait particulièrement vite ici ? Probablement le fait que l’on vit désormais dans une routine confortable, et signe que l’hivernage se passe bien. Il ne reste désormais plus un seul poussin Adélie sur l’île. Ils sont soit morts de faim, trop faibles pour se nourrir seuls, soit partis à l'eau ; seuls quelques dizaines d’adultes sont revenus pour muer, avant de repartir. La saison de reproduction aura été exceptionnelle, d'après les ornithologues : entre 0,8 et 1 poussin par couple (les manchots Adélie pondent 1, parfois 2 œufs). Certaines années sont beaucoup moins bonnes : il y a deux ans, ce taux était cinq fois moindre, et il y a 4 ans, un épisode de pluie verglaçante avait entraîné la mort de tous les poussins de l’archipel, sans exception. Les autres oiseaux, pétrels, damiers et skuas sont plus discrets, et vont bientôt entamer leur migration, qui peut parfois les emmener jusqu’en mer du Japon pour certains d’entre eux ! Mars est l

Premier mars, première aurore

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Nous voilà entre nous depuis une semaine. Le rythme est bien différent : la base est plus tranquille, plus silencieuse. Plus d'hélicoptère, plus d'Astrolabe, beaucoup moins de communications radio. La base hiverne, il y a beaucoup moins de travaux extérieurs. L'ambiance dans le groupe d'hivernage est très bonne : une équipe dynamique, sérieuse, beaucoup d'entraide pour les tâches collectives, des soirées cinéma, jeux... Signe de l'hiver qui vient, la température poursuit sa baisse, bien qu'irrégulièrement. La mer montre des premiers signes d'embâcle : cela commence par les "pancakes", des formations de glace circulaires qui ressemblent à des crêpes épaisses, ou plus poétiquement, à des nénuphars. Ces premiers signes sont bien fragiles, et ne sont pas garants d'une embâcle généralisée. Au premier coup de vent, ces glaçons disparaissent. Agglutination de pancakes, le matin du 23 février Pourtant, il n'y a eu du dégel que pend