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Épilogue

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Plus de quatre mois ont passé depuis mon précédent article de blog, qui sonnait comme le dernier. Je savais au fond de moi que ce ne serait pas l’ultime, que je ne voulais pas laisser à mon fidèle lectorat la sensation de laisser le tableau plus noir qu’il ne l’était vraiment, dans le contexte inédit qui était celui de ce début de campagne d’été. Les « trois semaines » avant le départ n’en ont finalement compté que deux, puisque l’Aurora Australis a accéléré son arrivée, ses opérations et son départ, qui a eu lieu le dimanche 8 décembre en soirée. Un dernier vol en hélico de quelques dizaines de secondes entre la base haute de DDU et le pont du brise-glaces australien, et voilà que tout un pan de ma vie fait désormais partie du passé. Que cela paraît lointain ! Et pourtant, en me laissant voguer à mes souvenirs, je visualise encore parfaitement ce dimanche 8 décembre. L’annonce du départ le midi pour le soir, ce couperet qui tombe violemment, une décision

A trois semaines du départ

En Antarctique, pas de pronostic !  Voilà une maxime que l'on entend très régulièrement ici, et dont a pu vérifier la pertinence ces dernières semaines. Dans ce continent hostile, la logistique est incertaine, contrainte par l'éloignement du reste du monde, et des conditions météo bien particulières.. La nouvelle de l'avarie de l'Astrolabe a été un coup dur pour beaucoup de monde, mais l'IPEV fait tout son possible pour qu'il y ait le moins d'impact pour la poursuite des travaux scientifiques, à Concordia comme DDU. Ainsi, en attendant que l'Astrolabe soit réparé en cale sèche à Perth, c'est le brise-glaces australien Aurora Australis qui va assurer la première rotation. Après un passage sur l'île australienne de Macquarie, il devrait être à DDU entre le 8 et le 14 décembre, avec à son bord le plus possible de campagnards d'été, et tous les hivernants de la TA70 qui ne sont pas encore en Antarctique. Au retour, il ramènera la plu

Une campagne d'été pas comme les autres

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Pas besoin d'être un cadre de l'IPEV ou un contractuel habitué des campagnes d'été à DDU pour arriver à ce constat. Déjà, elle n'a rien à voir avec celle que j'ai vécue l'été dernier à partir de R1, qui était "normale". De nombreuses péripéties ont jalonné les trois dernières semaines, après une toute fin d'hivernage déjà effectuée dans une ambiance plus tendue. Au premier rang d'entre elles, l'incertitude sur notre date de retour ! En effet, suite à une avarie, l'Astrolabe n'a pas pu partir de Hobart le 14 novembre dernier. Alors qu'il pourrait déjà se situer dans le "pack" à proximité de DDU à l'heure actuelle, voire visible à l'œil nu de la base, il va finalement rester quelques semaines supplémentaires en Australie, afin de subir une réparation en cale sèche. Le programme de la campagne d'été est bien évidemment chamboulé, et la science, la raison d'être de la présence française en

Fin de l'hivernage

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Samedi 2 novembre 2019, un avion Basler en provenance de la base italienne de Mario Zucchelli (MZS) a atterri sur la piste de glace de D10, à 10 kilomètres de DDU et 260 mètres d'altitude sur le continent, et a mis fin à l'hivernage de la TA69. Une longue histoire, débutée 254 jours auparavant, au moment du départ de l'Astrolabe le 21 février au soir, se tourne. Un hivernage particulièrement long, 36 semaines et deux jours, généralement c'est plutôt de l'ordre de 32 à 33 semaines... Il faudra certainement beaucoup de recul pour "digérer" cette période, constituée de hauts et de bas. En particulier, les tous derniers jours d'hivernage ont été assez compliqués, cumulant ambiance générale passablement dégradée et intenses activités logistiques pour préparer l'arrivée des avions. Un stress exacerbé par un calendrier flou, dû à de mauvaises conditions météo pour le vol de l'Airbus qui relie Hobart à MZS. Un premier Basler a atterri jeudi 31 o

Quart de nuit à la centrale

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La centrale est le bâtiment le plus vital sur base, puisqu'il assure la production d'eau et d'électricité pour toute la base, été comme hiver. Le bâtiment de la centrale, en hiver. Photo prise le 11 juin, pendant un violent épisode catabatique, avec formation d'altocumulus lenticulaires. Les bâtiment à droite est le "+4", c'est ici que se trouve le GE de secours L'électricité est produite par des groupes électrogènes (GE), moteur diesel couplé. Un alternateur permet de produire jusqu'à 140kW de puissance par GE pour une tension constante de 400V et avec une fréquence de 50Hz. En général, 1 GE est suffisant pour alimenter toute la base. Durant la campagne dʼété, certains travaux nécessitent plus dʼénergie et donc le démarrage dʼun deuxième GE. On dispose également d'un GE de secours, situé sur un autre bâtiment de la base, en cas de grave problème sur les 3 GE à la centrale. Les trois générateurs électriq