Pâques à DDU
Le dimanche de Pâques a coïncidé avec le premier jour de grand froid à DDU, caractérisé par une température minimale de -20°C, pour la première fois depuis le 25 octobre, et donc de mon hivernage. L'installation du froid est vraiment laborieuse cette année, puisque
c'est la deuxième date d'apparition la plus tardive pour les premiers
-20°C ; le record date de 1966, lorsque les premiers -20°C avaient été
atteints seulement le 29 avril. En général, c'est plutôt le cas début
avril. Le record de précocité revient à l'année 1959, où ce seuil avait
été atteint dès le 3 mars !
Un coup de froid bien ponctuel, depuis le temps s'est nettement radouci, et la température a gagné 8 degrés en 12 heures la nuit de dimanche à lundi avec l'arrivée d'une perturbation neigeuse.
La relative discrétion du vent (à peine 60-70 km/h en rafales) et la nature assez humide de la neige, en raison des températures douces en altitude (il fait seulement -9°C à 1500 m actuellement) donne un aspect collant à cette neige, qui recouvre les rochers et les toits des bâtiments d'un blanc homogène.
Plus que le froid, c'est bien la neige qui a marqué cette semaine écoulée : en effet, entre mardi et mercredi derniers, une chute particulièrement copieuse avait déjà formé d'énormes congères dans les endroits sous le vent, comme par exemple la porte du séjour qui donne vers le sud-ouest :
Les opérations de pelletage ont duré toute la matinée de jeudi, quelques heures avant une nouvelle chute abondante de neige: une course contre la montre !
Vendredi après-midi, j'étais avec Charles, notre mécanicien engins, pour une session déneigement "en immersion" dans le John Deere, le gros tracteur vert un peu adapté aux conditions antarctiques :
les chenilles remplacent les roues, et la bête se nourrit d'un gazole adapté aux grands froids. Objectif : dégager certaines congères et tasser la neige entre les bâtiments : un volume impressionnant !
La banquise a bien résisté aux blizzards de la semaine. Il est vrai que
le vent n'a pas été excessivement violent, avec une rafale maximale de
138 km/h mercredi. Une polynie, c'est à dire un trou dans le pack de
glace de mer, était encore visible avant-hier à 2km au nord-ouest des
Pétrels ; avec le bon coup de froid d'hier associé à un vent calme,
cette étendue d'eau libre a gelé. La neige de la nuit dernière a achevé
le blanchiment du paysage !
Le bleu a disparu du tableau : "winter is coming", pour reprendre la devise familiale des personnages d'une célèbre série, dont je ne pourrai visualiser les épisodes de l'ultime saison avant l'été prochain. L'expérience antarctique vaut bien quelques petites frustrations... On ne vit de toute façon pas sur le même rythme qu'ailleurs. Comme le pack qui amortit la houle du large, la distance et l'isolement nous préservent des turpitudes du monde.
Nous sommes dans une bulle, un environnement rude, mais sain. Paradoxalement, je n'ai jamais autant vécu en collectivité que sur cette base antarctique, où aucun être humain n'est présent à 1000 kilomètres à la ronde. Sur une superficie équivalant à six fois la France, nous ne sommes que 23 !
C'est à la fois vertigineux et grisant. Cet endroit se prête tellement à la contemplation et la méditation, dans l'insouciance et l'ignorance, ou presque, du flot agressif des (mauvaises) nouvelles du monde extérieur. Un lieu où l'on est en paix.
Événement marquant du calendrier, nous avons également fêté Pâques à DDU !
Bertrand, notre talentueux cuisinier nous a préparé un délicieux agneau pascal dimanche midi.
Tony, le boulanger-pâtissier, n'était pas en reste en ce qui concerne la démonstration de talents culinaires : depuis plusieurs semaines, il confectionnait des œufs en chocolat, lesquels ont été le théâtre d'une chasse bien conviviale sur tous les bâtiments de la base, ce lundi après-midi...
On termine avec le traditionnel tableau climatologique synthétique, avec le nouveau record de froid !
Remarquez comment l'insolation cumulée monte lentement en ce moment : à peine 12 heures la semaine dernière, en raison du mauvais temps et des journées bien raccourcies : en ce moment, le soleil se lève paresseusement à 8h30 et se couche déjà à 16h40 !
Un coup de froid bien ponctuel, depuis le temps s'est nettement radouci, et la température a gagné 8 degrés en 12 heures la nuit de dimanche à lundi avec l'arrivée d'une perturbation neigeuse.
La relative discrétion du vent (à peine 60-70 km/h en rafales) et la nature assez humide de la neige, en raison des températures douces en altitude (il fait seulement -9°C à 1500 m actuellement) donne un aspect collant à cette neige, qui recouvre les rochers et les toits des bâtiments d'un blanc homogène.
Plus que le froid, c'est bien la neige qui a marqué cette semaine écoulée : en effet, entre mardi et mercredi derniers, une chute particulièrement copieuse avait déjà formé d'énormes congères dans les endroits sous le vent, comme par exemple la porte du séjour qui donne vers le sud-ouest :
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Session pelletage à venir ! |
Les opérations de pelletage ont duré toute la matinée de jeudi, quelques heures avant une nouvelle chute abondante de neige: une course contre la montre !
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Jeudi 18 avril au matin, après 36 heures de neige quasi-ininterrompue |
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A la mi-journée, l'accès est dégagé ! |
Vendredi après-midi, j'étais avec Charles, notre mécanicien engins, pour une session déneigement "en immersion" dans le John Deere, le gros tracteur vert un peu adapté aux conditions antarctiques :
les chenilles remplacent les roues, et la bête se nourrit d'un gazole adapté aux grands froids. Objectif : dégager certaines congères et tasser la neige entre les bâtiments : un volume impressionnant !
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Session déneigement à bord du John Deere "antarctisé" |
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Vue vers la Croix Prudhomme le 20 avril: la polynie se dessine au fond, devant l'iceberg tabulaire en arrière-plan |
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Image satellite visible de la polynie, le 20 avril. Source : Worldview, le portail de la NASA. Merci à François Gourand de m'avoir fait parvenir cette image ! |
Le bleu a disparu du tableau : "winter is coming", pour reprendre la devise familiale des personnages d'une célèbre série, dont je ne pourrai visualiser les épisodes de l'ultime saison avant l'été prochain. L'expérience antarctique vaut bien quelques petites frustrations... On ne vit de toute façon pas sur le même rythme qu'ailleurs. Comme le pack qui amortit la houle du large, la distance et l'isolement nous préservent des turpitudes du monde.
Nous sommes dans une bulle, un environnement rude, mais sain. Paradoxalement, je n'ai jamais autant vécu en collectivité que sur cette base antarctique, où aucun être humain n'est présent à 1000 kilomètres à la ronde. Sur une superficie équivalant à six fois la France, nous ne sommes que 23 !
C'est à la fois vertigineux et grisant. Cet endroit se prête tellement à la contemplation et la méditation, dans l'insouciance et l'ignorance, ou presque, du flot agressif des (mauvaises) nouvelles du monde extérieur. Un lieu où l'on est en paix.
Événement marquant du calendrier, nous avons également fêté Pâques à DDU !
Bertrand, notre talentueux cuisinier nous a préparé un délicieux agneau pascal dimanche midi.
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Miam ! |
Tony, le boulanger-pâtissier, n'était pas en reste en ce qui concerne la démonstration de talents culinaires : depuis plusieurs semaines, il confectionnait des œufs en chocolat, lesquels ont été le théâtre d'une chasse bien conviviale sur tous les bâtiments de la base, ce lundi après-midi...
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Une partie de l'oeuvre de Tony ! |
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Pause photo avant la disparition des œufs en chocolat, avec Mervyn |
On termine avec le traditionnel tableau climatologique synthétique, avec le nouveau record de froid !
Remarquez comment l'insolation cumulée monte lentement en ce moment : à peine 12 heures la semaine dernière, en raison du mauvais temps et des journées bien raccourcies : en ce moment, le soleil se lève paresseusement à 8h30 et se couche déjà à 16h40 !
TM
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TNN
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TXX
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FFM
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FXY
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FXI
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INSOL
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-4,7°C
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-20,0°C le 21/04
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6,4°C le 18/12
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37,7 km/h
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137,2 km/h le 07/04
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196,2 km/h le 07/04
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983,7 h
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